par M. Claude GERBER
C’est le 23 octobre 1946, sous l’égide de Monsieur Roland DISSLER, sous-préfet de l’arrondissement de Molsheim, que c’est constituée l’association de culture populaire de Wasselonne avec comme présidente Mme Simone HERBERT et parmi les assesseurs le docteur Charles HABERER et mon père Monsieur Charles GERBER.
Mais ce n’est que le 12 octobre 1948 que cette association deviendra Alliance française, Association de culture populaire, ceci sous la suggestion de Monsieur Jules JAEGER, alors président du comité fédéral d’Alsace Lorraine.
En 1946, j’avais 7 ans. De cette époque je me souviens que mes parents parlaient souvent théâtre et en particulier de la pièce “13 à table” qui retrace, d’une manière burlesque, les avatars d’une maîtresse de maison superstitieuse qui se retrouve avec 13 personnes à table pour le réveillon de Noël. Elle va donc s’évertuer soit à trouver un 14ème convive, soit de décourager un invité ce qui provoquera un certain nombre de gags.
Autre souvenir, ce sont les matinées scolaires qui accompagnaient certaines conférences. Ainsi je me rappelle entre autres celle des Mahuzier sur les “chasses en Afrique”. En ce temps où nous ne disposions ni de télévision, ni de tablette, ni de Smartphone, c’était la fête.
Ces matinées nous offraient une ouverture sur le monde, différentes du savoir livresque. Et que dire de ce vocabulaire qui fleurait bon l’exotisme, tel le nom de ce sanglier d’Afrique : le phacochère.
Autre souvenir de cette période, ce fut la construction de chars pour les Corsos fleuris. Je me souviens plus précisément de celui sur le Japon. Nous étions une bande d’adolescents, fils et filles de membres du comité et nous avions installé sur le plateau un pont et à l’arrière un grand portique. Mais au moment de quitter la cour de l’usine de Mme HERBERT nous nous sommes aperçus que le portique ne passait pas sous le portail d’entrée. Il a fallu, en toute hâte, raccourcir cet élément afin de pouvoir rejoindre le défilé.
Mais tout ceci n’est que souvenir.
Pour avoir des éléments plus concrets je me suis plongé dans les livres de compte. Et j’ai pu constater que de nombreuses manifestations se sont déroulées : des conférences, des bals, des troupes de théâtre furent invité comme les comédiens de la roulotte, les tournées Borelli,…
En 1948 se constitua une troupe d’acteurs qui se produisit avec un certain succès à Wangenbourg Molsheim et Rosheim.
Parlons aussi de ses conférences « connaissance du monde » ou des cohortes d’écoliers participer aux matinées scolaires.
J’ai été très étonné de constater le nombre important de participants à ces manifestations.
Ainsi en 1947 : une conférence avec 155 entrées, une soirée indochinoise avec 268 entrées, une soirée patriotique avec 234 entrées, une soirée théâtre avec 114 entrées.
En 1948 la soirée « Barabli » rassemble 438 personnes. Les matinées scolaires comptaient entre 240 et 360 entrées et une soirée théâtrale a réuni 546 spectateurs.
Ces chiffres peuvent nous faire envie. Mais il faut revenir à l’époque. On sortait d’une période trouble qui avait maintenu une chape de plomb sur les esprits. Il fallait sortir, se divertir, se changer les idées. De plus il n’y avait pas d’autres distractions de sorte que ces soirées pouvaient être très prisées. Durant cette période l’association a aussi participé au Corso fleuri en décorant un char.
C’est en 1974 que mon père, Monsieur Charles GERBER devint président. Il continua l’œuvre entreprise en organisant des conférences, en offrant des voyages à Paris ou en Savoie pour des élèves méritants. De nombreux adhérents ont participé aux sorties théâtre-bus.
En 1978 s’est créée une section spécialisée : le cercle d’histoire et d’archéologie, sous la présidence du Docteur Robert BECK.
En 1995, Mme Marie-Louise STREIFF devient présidente. Avec un enthousiasme sans faille elle lança la semaine du Français avec la « ronde des mots », présenta de nombreuses expositions, organisa des sorties en autocar, anima des après-midis récréatives où se mêlèrent théâtres, danses, poèmes, lectures, musiques.
Et n’oublions pas que Madame STREIFF a relancée une ancienne coutume Wasselonnaise, le « Bürjerball », le bal des bourgeois.
Un grand bravo pour cette énergie dépensée en faveur de l’association. Insigne d’honneur, le 19 juillet 2001, Madame STREIFF fut reçue à l’Élysée par le président Chirac à l’occasion d’un colloque des Alliances Françaises.
C’était en 2012 que la présidence passe à Francis HABERER. Depuis, accompagné d’un comité renouvelé, il redouble d’idées novatrices tout en poursuivant l’œuvre accomplie par ses prédécesseurs. L’épanouissement de la personne est le fil conducteur pour toutes les activités dans le domaine culturel, éducatif, artistique et musical.
Souhaitons à notre président de garder intacte toute cette énergie et souhaitons longue vie à notre association.